Les pratiques de Tai Chi en groupe

Cette période de confinement, inhabituelle, a été propice aux découvertes. La situation nous a conduit, dans nos cours, à mettre plus en avant certains aspects de nos pratiques : se connecter avec les autres en pratiquant ensemble à la même heure mais dans des lieux différents ou chercher l’autonomie par une pratique personnelle.

Au retour du confinement, certains avaient franchi le pas, la pratique a même été un soutien pour eux. D’autres ont eu plus de difficulté à le faire. Arrive l’été, la fin des cours et les pratiques en groupe au Parc Montsouris.
Alors vient une question : Qu’est-ce qui est différent pendant une pratique en groupe ?

Qu’est-ce qui est différent pendant une pratique en groupe ?

Ceux qui ont franchi le pas pendant le confinement ont apprécié la pratique individuelle, se focaliser sur soi et ses sensations, aller à son propre rythme. Qu’en est-il de mon propre rythme dans une pratique en groupe ? Le rythme du groupe est marqué par celui qui guide, un rythme qui peut être différent de celui dont nous avons l’habitude. Qu’est-ce que je fais alors ?  Je rattrape ou ralenti de temps en temps ? Je continue à mon propre rythme ?

En Tai Chi et en Qi Gong – Corps Vivant Corps Conscient® – pour bénéficier de la vague énergétique commune, nous apprenons à nous mettre à l’unisson du groupe. Suivre l’enseignant est la première étape pour apprendre à être ensemble. Lorsque nous suivons tous la même personne, nous allons tous au même rythme. Rappelons que nous nous adressons au corps, les sensations bougent et évoluent en même temps que nous, à la bonne vitesse, celle du corps. Alors, profitons-en pour découvrir la confiance dans le corps !

Développer sa confiance dans le corps

Dans une pratique en groupe, le corps va effectuer le même enchaînement de mouvements que d’habitude, seul le rythme change. Au bout d’un certain temps (personnel et propre à chacun) le mental fini par ne plus se demander “quel est le bon rythme ? le mien ou celui du guide ?” car il se fatigue et est finalement “obligé” de lâcher prise et de faire confiance au corps. C’est cette confiance que nous cherchons à mettre en place avec ces pratiques en commun, ne plus décider soi-même, se laisser porter, et découvrir les sensations et effets bénéfiques que cela entraîne.

D’accord, mais moi je fais partie de ceux qui n’ont pas pratiqué seul.
Comment mettre en place cette confiance puisque je n’ai pas l’expérience de mon propre rythme ?

Vous pouvez utiliser les échauffements de début de cours. Je les appelle les “rituels” parce qu’ils sont répétés quasi-systématiquement à chaque fois. J’aime les “rituels” parce qu’ils permettent d’entrer en douceur dans la pratique.
Les mouvements sont simples et discrets et pourtant notre attitude mentale est souvent la même que dans les postures plus élaborées :

Je veux “bien faire” le mouvement.
je vais faire « tous » les mouvements, dont je me souviens.
j’aime bien faire ce mouvement là.
Je n’aime pas ce mouvement, mais je me sens mieux après.

Et l’expérience évolue :

Tiens ? la sensation est différente.
Eh ! ça devient plus facile !

Pendant ce temps, le corps effectue un même mouvement, encore et encore. Puis à un moment donné (personnel et propre à chacun) le mental est rassuré (je sais !), ou lassé (c’est toujours la même chose !), il connait le mouvement, il peut ne plus s’en occuper et se concentrer sur les sensations, les découvertes, et faire confiance au corps pour cela. Et voilà, le tour est joué ! Lors de ces rituels, j’ai senti mon propre rythme, le corps l’a trouvé tout seul, je ne me suis rien imposé.

Ah ! alors la pratique en groupe c’est aussi pour moi ?

Oui ! Elle peut aider à réveiller les sensations avec la mise en évidence des changements de rythmes ou à rafraichir la mémoire sur les mouvements d’échauffements et même faire progresser dans l’apprentissage de nouvelles postures grâce à la répétition justement.

Un bel été se prépare !

Jenny Edouard Enseignante de Tai Chi et Stretching Postural