En France, Mai est un mois où des temps de repos sont imposés par le calendrier avant ceux, plus choisi, des congés d’été.
Une période de repos est en général une période qui permet de recharger notre niveau d’énergie vitale. Cette énergie, que nous nommons « Chi », qui lorsque tout va bien, nous permet de nous lever et de nous mettre en action pour vivre au quotidien et réaliser nos projets, nos envies, etc…
Jusqu’au jour où, en ayant imaginé notre projet (un projet simple comme faire un gâteau ou un peu de rangement), nous avons planifié toutes les étapes dans notre tête, tous les ingrédients sont prêts et au moment de nous mettre en action : nous sommes incapables d’agir.
Il existe la flemme ou la procrastination, mais c’est autre chose. Je parle de cette sensation ou ça va bien et pourtant nous ressentons une fatigue qu’il nous est difficile de décrire. Nous avons de l’énergie, mais c’est comme si notre réservoir est proche d’être vide, comme si nous ne sommes pas assez reposés.
Sans parler d’épuisement complet ou de burn-out, là où même notre réserve d’énergie est vide, cette sensation devient une gêne. Elle va à l’encontre de ce que l’on veut vraiment faire. Cette sensation persiste même après une sieste ou une bonne nuit de sommeil.
J’ai pris conscience de cette sensation il y a deux ans environ, lorsqu’en rentrant d’une semaine de congés, une élève m’a demandé si je m’étais bien reposée. Je l’ai regardé et j’étais incapable de répondre un « oui » clair et limpide. Je savais que je n’avais pas travaillé, que j’avais profité de mes congés comme à mon habitude et pourtant il m’était impossible de dire que je m’étais « bien » reposée.
Prendre conscience de cette sensation, signifie qu’il est possible de la percevoir sans pour autant être englouti par elle. Cela permet de l’identifier, de l’observer et d’agir.
J’ai reconnu cette sensation. Il y a quelques années, je l’ai ressenti et j’étais persuadée de pouvoir « tenir le coup », que c’était une « simple » question de volonté. En fin de compte, je me suis retrouvée aux urgences, mon corps m’a fait comprendre que je devais m’arrêter. J’ai compris que ma réserve s’était vidée.
Ce fut une alerte qui, à cette période de ma vie, m’a conduite à lever le pied et à changer de vie. Les cours de Tai chi, de Qi Gong Corps Vivant Corps Conscient et de Stretching Postural®️Méthode Jean-Pierre Moreau sont devenu mon activité principale. Grand changement, nouvelle qualité de vie et bien être au quotidien.
D’où mon étonnement lorsqu’ il m’a été impossible de dire que j’étais reposée.
En fait : qu’est-ce que cela signifie « se reposer » ?
Nicole Bernard, la directrice de l’école Corps Vivant Corps Conscient dit régulièrement, « le repos fait partie du travail ».
Pendant les ateliers d’une demi-journée ou des stages de plusieurs jours, il y a toujours un temps de repos qui s’intercale avec le temps de travail. Pendant les stages de plusieurs jours, de nombreux participants.es profitent de ce temps pour faire une sieste.
Dans une séance de Stretching Postural®️ Méthode Jean-Pierre Moreau, il y a un temps, en milieu de séance, où le pratiquant passe du rôle d’acteur quand il y a un travail musculaire volontaire à faire, au rôle de spectateur, quand il ne faut rien faire et laisser faire.
Ce changement de rôle peut être vue comme un temps de pause dans la pratique. (Je l’admet, il faut parfois quelques années à certain.e.s pour s’apercevoir que c’est un temps de pause )
Dormir et faire des siestes sont indispensable pour se reposer, pratiquer des activités de bien être aussi, mais visiblement c’est insuffisant pour recharger complètement ses batteries ou remplir son réservoir d’énergie.
Saviez-vous qu’il existe différentes formes de repos ?
Je l’ai découvert en approfondissant le sujet. Il semble exister 7 façons de se reposer.
Le repos physique, le repos mental, mais aussi émotionnel, social, sensoriel, créatif et spirituel. Comme si nous avions 7 réservoirs et que, pour notre bien-être et, par ruissellement, celui de nos proches, notre « travail » concernant le repos est de nous assurer que nos sept réservoirs ont le bon remplissage (ni trop, ni trop peu, le bon équilibre).
Le repos physique
Le repos du corps est celui auquel on pense en premier. Il y a deux catégories de repos physique, une forme passive où l’on s’arrête, comme le sommeil ou les siestes et une forme active où l’on bouge de manière rapide ou lente, comme lorsqu’on ressent le besoin de courir, de danser ou de s’étirer par exemple. Le Kung Fu Du, le Tai chi et le Qi Gong ou le Stretching Postural®️ Méthode Jean-Pierre Moreau entre dans ces catégories.
Le repos mental
Le repos mental est nécessaire lorsqu’on a la sensation de ne plus pouvoir réfléchir, que nos pensées sont bloquées ou tournent en boucle. Dans ce cas, nous pouvons trouver une solution pour détourner complétement notre attention, comme changer d’air ou permettre à nos pensées de faire une pause. La méditation Corps Conscient entre dans cette catégorie, comme une pratique de Tai Chi, une séance de Stretching Postural®️ Méthode Jean-Pierre Moreau et pourquoi pas du Kung Fu du.
Le repos émotionnel
Le repos émotionnel est nécessaire lorsqu’on est trop souvent dans des situations où on évite d’exprimer ses émotions. Il arrive toujours un moment où les émotions doivent sortir. Parfois on ne se rend pas compte qu’on les retient et c’est un long chemin. Le mandala de l’être est dans ce cas, un outil bien utile. Parfois le simple fait de pouvoir dire à quelqu’un « j’ai passé une super journée » ou « la journée a été compliquée ou fatigante » suffit. S’accorder une période où l’on peut être soi-même, sans retenu, c’est un repos émotionnel.
Le repos social
Le repos social, concerne notre relation avec les autres et avec nous-même. Il faut, en premier, identifier les situations sociales qui nous vident, et celles qui nous rechargent. Les formations protections et ressourcement peuvent nous aider pour cela. Le repos social c’est prendre le temps nécessaire pour contre balancer la période où les situations qui nous vident se sont accumulés. Pour certains c’est un temps pour s’isoler, pour d’autre c’est un temps pour être entouré.
Le repos sensoriel
Le repos sensoriel concerne nos sens. L’audition, le toucher (le contact via la peau), l’odorat, la vue, le goût. C’est limiter ou arrêter la stimulation lorsqu’il y a un trop plein. Un temps de silence, éviter les vêtements trop serrer, s’entourer d’une odeur douce ou neutre, reposer ses yeux, arrêter de mastiquer ou de parler. Cela peut être aussi activer un sens lorsqu’il y a un manque ou une absence, comme toucher une matière un peu rugueuse ou granuleuse après des heures passer à toucher un écran lisse ou taper sur un clavier.
Le repos créatif
Le repos créatif c’est faire une activité qui stimule notre créativité. Calmer nos pensées et être centré stimule notre créativité. Elle trouve la place de s’exprimer. On peut lire, dessiner, passer du temps sur une activité manuelle ou physique qui nous sort de nos habitudes. La danse des rythmes premiers a été une découverte, bouger sur un rythme qui peut être le sien…ou pas, nous fait vivre autre chose.
Le repos spirituel
Le repos spirituel c’est prendre le temps de se connecter à plus grand que soi. Ce sont ces moments qui nous font comprendre que nous sommes entourés de quelque chose d’impalpable et pourtant présent. Ce sont tous ces moments qui nous donnent envie de dire MERCI. Pour certains c’est prier, pour d’autre c’est chanter. Cela peut aussi être un temps de méditation, une promenade en forêt ou en bord de mer.
Dans une discussion détendue sur le repos, le repos physique et mental sont toujours nommés. Les autres formes de repos sont soit une évidence pour les interlocuteurs et cela fait partie de leur routine soit « ah ! ça aussi peut être considéré comme un temps de repos ? Je vais y accorder plus de temps. »
J’étais en manque de repos créatif, et vous pensez-vous avoir besoin de plus de repos ?
Jenny Edouard