Extrait des fondamentaux Corps Vivant Corps Conscient suite

 

Extrait du livre : CORPS VIVANT CORPS CONSCIENT Tai Chi – Qi Gong – Stretching postural® De la pratique à la vie quotidienne

Une autre originalité importante des arts corporels énergétiques est justement, l’attention à l’aspect énergétique.

Le Chi enrichit et modifie mes contenus de conscience en amenant des perceptions qui ne sont ni mentales ni corporelles.

Par exemple, à chacun des lieux cités plus haut [article précédent], correspondent des textures et des circuits. Circulation de Chi particulière., variable dans le temps. Leur perception s’accompagne souvent de nuances émotionnelles et de motivation bien reconnaissables.

On pourrait dire que chaque région a non seulement un caractère mais aussi un langage ou peut être un vocabulaire particulier.

Ce n’est qu’une analogie ; le cœur, le Tan Tien la main, etc…ne parle pas. Mais évidemment, elle communique. Elles ont aussi une autonomie, chacune dans leur domaine. Elles ont une forme de réflexivité autre que la raison, soutenue par le langage symbolique, mais impliquant au minimum une rétroaction, à la manière des animaux, même très simples qui peuvent percevoir et protéger leur intégrité, comme l’escargot qui se re-plie à la moindre menace.

La réflexivité du Moi telle que nous la concevons habituellement (le doute cartésien), celle-là est bien unique.

Il est vain d’opposer une conscience mentale et une ou plusieurs consciences corporelles.

Ensemble, tous ces éléments font un système qui est un système organique, vivant, biologique, et en même temps un système de conscience.

Conclusion

Les pratiques « Corps Vivant Corps Conscient » impliquent nécessairement un « corps conscient ». […]

Par les exercices pratiqués – La lenteur du Taï Chi et du Qi Gong, l’affinement de la sensibilité, le développement des sensations de Chi, la confiance en des instances autonomes (la respiration, le cœur, la biomécanique du squelette et des muscles, les centres et circuits de Chi), par la place laissée tant à la volonté et à l’imagination que à d’autres moments, le silence et l’écoute ouverte – nous amenons les pratiquants à une perception varier d’eux-mêmes. Ils peuvent cultiver des relations à soi tout à fait inhabituelles et peut être des états d’unité ou de vide, que l’on rencontre rarement dans notre quotidien.

Constatons qu’au fil de la pratique des arts internes, des changements durables se perçoivent au quotidien. Les effets recherchés et obtenus diffèrent d’une orientation d’une école à l’autre parfois de manière radicale.
Dans ce paysage varié, les pratiques de l’orientation « Corps Vivant Corps Conscients » amènent une vision de soi et du monde continue, ouverte, sensible ; une prise de recul par rapport au fonctionnement mental et un rapport beaucoup plus intime et authentique avec notre santé.
[…]
L’emprunt cruciale aux cultures orientales, c’est les techniques : Qi Gong, Taï-Chi Chuan, méditation…Nous avons confiance en leur portée universelle, tout comme les Chinois nous montrent, par l’excellence de leurs musiciens, l’universalité de la musique classique venus d’Europe. Le chemin parcouru à travers nos pratiques ne serait pas fondamentalement différent si nous étions chinois en Chine : nous aurions quelques obstacles culturels en moins (mais d’autres en plus) et quelques ressources en plus (mais d’autres en moins) et le chemin reste à faire.

Jan Mattijs, enseignant de techniques vocales Corps Vivant Corps Conscient

Notre vision du Tai Chi et du Qi Gong

Qu’est ce que le Chi ?

 

Le mot CHI vient du Chinois. (Qi ou Chi en Chine, KI au Japon, En Inde on dit Prâna.), et se traduit par «. Énergie vitale ». J’aime bien aussi le terme de « souffle » dans ce mot, il y a du mouvement, de l’échange entre extérieurs et intérieurs.

Pour les Occidentaux, le mot énergie est très fortement lié à la notion physique de travail, de force, ou de chaleur, ça se calcule, ça doit pouvoir être photographié par exemple. Et aussi : pour x quantité de travail, j’obtiendrai x quantité d’énergie, ce qui n’est pas vrai dans le monde du Chi dans l’expérience que j’en ai.

[…]

Il semble que pour les Orientaux, le mot ait une composante informationnelle, une information transcendante (esprit ), ce qui rejoint les théories de pointe sur le concept d’information. (« La solution intérieure », Thierry Janssen, page 61.).

 

Le Chi a des qualités différentes, selon la matière dont il émane, (un corps humain, l’eau, la terre, le feu, etc.), et selon l’intention avec laquelle on l’écoute et on l’utilise. On peut soigner à l’aide du Chi, comme en acupuncture. On peut aussi se défendre ou tuer, ce qui est à l’origine de tous les arts martiaux externes comme le Kung Fu ou le Karaté.

 

Il peut être harmonieux, agréable, désagréable, épais, dense, léger, diffus, concentré, nourrissant, pompant, destructeur, éparpillé, bloqué, donnant ainsi des sensations, des émotions. En retour sentiments., émotions, stimulations colorent le chi. Lorsque je suis en colère, il émane de moi quelque chose de très différent que lorsque je suis paisible, c’est comme si mes muscles, mes tissus, avaient une densité, une couleur différente.

Le Chi serait alors « le lien, une sorte de continuum entre la matière et la pensée. Ses manifestations sont multiples, tantôt physique, tantôt psychique » (« La solution intérieure », Thierry Janssen ; « le grossier et le subtil », Jan Matijjs.)

Martine Bodilis : Le Chi et la vie du muscle dans les postures de Tai Chi et de Stretching Postural®