J’apprends à respirer, à me détendre, à sentir, à écouter, à percevoir quelque chose, le « Chi » peut-être, qui est là et circule.

Je me souviens très bien de la journée portes ouvertes. J’avais suivi ailleurs un cours de Taï Chi pendant un an sans rien apprendre ni comprendre de ce qui était demandé aux élèves et je cherchais un autre cours. Là, après avoir travaillé quelques minutes avec Nicole, j’ai commencé à sentir mes mains et quelque chose qui se passait entre mes mains. J’étais fascinée. Pour moi c’était presque de la magie.
Il y a la partie relaxation, où l’enseignement patient, profond, répétitif et toujours neuf m’apprend à me concentrer, à découvrir mon corps, à le ressentir, en surface et dans les tréfonds, et à agir dessus. C’est un apprentissage extraordinaire, la découverte d’une immensité qui m’appartient, dont je n’avais pas la moindre idée. Petit à petit, cela change tout : j’ai un corps…. J’apprends à respirer, à me détendre, à sentir, à écouter, à percevoir quelque chose, le « Chi » peut-être, qui est là et circule. J’apprends même à diriger ce courant, d’abord en l’imaginant, puis en l’éprouvant. Incroyable!
Et puis il y a le Tai Chi, les mouvements si étranges et difficiles à apprendre au début, les positions inhabituelles du corps, et puis cette lenteur, étonnante lenteur qui apaise, à laquelle on finit par prendre un immense plaisir. Puis la découverte, progressive, du Tan Tien. C’est quelque chose, quand on sent le corps s’enraciner, se renforcer d’en bas, et qu’on se découvre léger. Un jour, je m’entraînais chez moi (il fallait ça, pour mémoriser cette suite de mouvements, et ça faisait tellement de bien), je pratiquais « les nuages », et j’ai senti que mes bras bougeaient tout seuls, sans le moindre effort, fluides, légers comme des plumes. Inoubliable !
Les enseignantes montrent les mouvements, expliquent avec des mots, répètent, font appel à l’imagination, donnent du sens, voient et corrigent tous les gestes, et vivent de l’intérieur tout ce qu’elles décrivent. Il suffit de les regarder, de les imiter et de recommencer mille fois, en allant toujours plus loin, sans s’ennuyer une seconde. Le tout en riant très souvent.
Aujourd’hui je me demande comment c’était avant de sentir tout cela.

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